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17 juin 2008 2 17 /06 /juin /2008 11:56

Il est vrai que Paris est la seule agglomération de France à ne pas avoir de communauté urbaine avec les communes limitrophes. Celles-ci, souvent pauvres ou moins riches, verraient d’un grand intérêt la possibilité de lier leur destin à celui de la métropole. Lasses de la coexistence entre villes  riches et villes pauvres, les banlieues proches de Paris opteraient certainement pour la solidarité et la coopération entre voisins, incluant notamment et forcément Paris.

 

Les inégalités, aussi bien urbaines que sociales (logements, chômage) entre Paris et ses banlieues sont si visibles que le grand Paris devient pour certains élus une nécessité ou une évidence.

 

Etant donné que la péréquation (la péréquation est un mécanisme de redistribution qui vise à réduire les écarts de richesse, et donc les inégalités, entre les différentes collectivités territoriales), objectif de valeur constitutionnelle depuis 2003, semble insuffisante à la réalisation de certains projets indispensables aux collectivités territoriales faiblement dotées, le grand Paris devient un réflexe pavlovien, sensé nous libérer des difficultés épisodiques et passagères du RER A ou d’autres problèmes d’aménagement urbain.

 

Est-ce nécessaire de créer, comme le préconise Nicolas Sarkozy, un nouveau cadre institutionnel ou un nouveau mode de gouvernance pour résoudre les difficultés liées au territoire ?

 

D’une part, l’idée qui peut, de prime abord, paraître intéressante, se révèle, in fine inopportune car elle  a l’allure inélégante d’une  tactique électorale destinée à fragiliser le président de la région Ile-de-France, Jean-Paul Huchon. La volonté du Président de la république de faire voter une loi entérinant la création du grand Paris en 2010, année des élections régionales, est malhabile et bassement politicienne.

 

D’autre part, cette idée laisse infuser le risque d’une réorganisation territoriale au détriment de la région ! Ce qui relèverait d’une absurdité monumentale, au regard de la décentralisation. La région Ile-de-France, de par ses compétences en matière économique et d’attractivité du territoire, reste un acteur clé, indispensable et pourvu de moyens capables de soutenir techniquement et financièrement  de nombreux projets sociaux et urbains portés par  les communes de la région.

 

En plus du non-sens politique qui consiste à placer une région sous la presque tutelle d’un ministre, il semble mal aisé de croire, un tant soit peu, qu’il suffit de mettre sur pied un artifice institutionnel, pompeusement baptisé « Grand Paris » pour que disparaissent les problèmes des franciliens !

 

S’il est vrai que les réalisations de la région Ile-de-France ne sont pas souvent perceptibles par le francilien lambda, mais force est  de reconnaître que la région Ile-de-France investit dans des projets déterminants notamment le plateau de Saclay (future sillicon Valley). C’est quand même la région qui finance l'essentiel des outils de recherche, le Synchrotron, les nanotechnologies, Neurospin, la rénovation de l'université d'Orsay. Moi qui travaille sur les pôles de compétitivité, je sais qu’il s’agit d’interventions pertinentes réalisées par la région. Globalement, la région Ile-de-France, reste un partenaire financier important et incontournable des pôles de compétitivité.

 

La région Ile-de-France est toujours associée à chaque projet sérieux,  ambitieux et utile aux franciliens. Elle est souvent à l’origine des initiatives. Le prolongement de la ligne 13 du métro (ligne la plus surchargée) fait un grand bien aux habitants d’Asnières ! Le projet de la prolongation de la ligne 7 jusqu'au Bourget est fort intéressant surtout pour ceux qui l’utilisent fréquemment ! Sans oublier le projet Arc Express (la rocade de banlieue ou métrophérique) dont le coût avoisine les 7 ou 10 milliards d'euros, pour le confort des futurs déplacements de banlieues à banlieues, etc.…

 

La région Ile-de-France a peut-être tort de ne pas tomber dans l’obsession communicationnelle (en vogue par saison sarkozienne) en vociférant sur toutes les ondes hertziennes tout ce qu’elle réalise, mais le bon sens et le courage politique nous obligent à reconnaître ce qui est à César et ce qui est à Dieu…

 

Tout n’est pas rose non plus, sinon ce serait trop beau pour Jean-Paul Huchon et son acolyte Jean-Paul Planchou. La rénovation et l’amélioration du système de transports en Ile-de-France souffrent d’un déficit  chronique de 28 milliards d’euros. L’Etat étant souvent aux abonnés absents, il reviendrait à la région d’abattre un travail titanesque afin que le système des transports  évolue plus rapidement dans un sens profitable à tous les franciliens.

 

Enfin, pour asseoir l’idée d’une nécessité du Grand Paris, on reproche facilement à la région son faiblesse en matière de politique de logement.

 

C’est quand même la Région Ile-de-France qui émet les grandes orientations et fixe des objectifs ambitieux à chaque département, lequel se défausse sur les communes. Le  hic, c’est que la région, malgré sa bonne volonté, ne délivre pas les permis de construire. Ce sont les communes. Ces dernières refusent souvent la construction de logements sociaux en raison de la pression de certains riverains.

Ce n’est surement pas la faute de la région si certains élus, au mépris de la loi SRU, font passer leur réélection avant l’intérêt général. En même temps, il ne serait pas vain d’affirmer que la région n’est nullement inactive en matière de politique de logement. Elle a un établissement foncier doté de la capacité  de préempter des terrains qui est à encourager et à dynamiser car celui-ci n’a pas encore atteint sa force de croisière. Et l’idée de la région  de créer un syndicat du logement à l’échelle régionale avec de vraies prérogatives d’incitation, à l’image du STIF est fortement recommandable.

 

Il est grand temps que la région s’exporte dans les banlieues et explique assidument aux franciliens ce qu’elle a toujours fait, ce qu’elle ambitionne de faire et, non se recroqueviller sur ses acquis institutionnels, afin de montrer  que le Grand Paris n’est rien d’autre qu’un mythe porté par des vents fougueux et forcément  sarkoziens.

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6 mai 2008 2 06 /05 /mai /2008 15:55

Il serait vain et inopportun de penser que le futur de la France se décidera  dans les vingt ou trente ans qui viennent. C’est plutôt dans les quatre ou cinq années maximum qui suivent que se préciseront le rôle effectif que jouera la France dans une mondialisation de plus en plus « carnassière », sa position dans la compétition économique mondiale et le niveau de vie des générations immédiates et suivantes.

 

La gauche a triomphé aux élections locales en partie grâce au rejet du style sarkozien. Elle reviendrait probablement aux affaires, à l’issue des prochaines échéances, sur le rejet des injustices sociales et économiques, l’échec de la relance du pouvoir d’achat et le dérapage insensé des dépenses publiques.

 

Mais il serait suicidaire pour le pays qu’elle prenne le relais en occultant sa nécessité de réformes. Pourquoi ? Parce que ne rien faire entérinerait le traitement réservé aux plus forts par Nicolas Sarkozy ; la faiblesse de productivité favoriserait et renforcerait les situations acquises au détriment de l’égalité des chances.

 

L’opposition, apte à diriger, doit renoncer à certaines illusions et dire la vérité aux français.

 

La France s’est construite autour de l’Etat, garant de la solidarité nationale. Mais, aujourd’hui, au rythme de cette mondialisation libérale, l’Etat semble avoir perdu son efficacité. Le recours aux déficits publics n’est plus immédiat ; ils sont plutôt une partie de nos problèmes. Avec mille milliards de dépenses par an qui plombent nos déficits, nous détenons un système social hyper coûteux qui protège faiblement les pauvres, une fiscalité lourde et faiblement redistributrice.

 

La France est l’un des rares pays où l’on conteste les inégalités en faisant financer par la TVA acquittée par tous, les services collectifs, les allocations familiales et les niches fiscales bénéfiques aux seules classes aisées.

 

La France est ce pays qui consacre plus d’argent que la moyenne européenne à l’éducation, mais ses universités sont insalubres ou vétustes et elle a le plus grand nombre de jeunes quittant le système scolaire sans aucune qualification.

 

La France est ce pays qui a le plus de dépenses sociales, mais avec toujours un grand nombre d’exclus.

 

La France, c’est aussi ce pays où l’on distribue plus de crédits à l’emploi mais en créant moins de travail. Tout le monde s’accorde à protéger son emploi avec une peur féroce de le perdre. Ce pays a plus de fonctionnaires, de corporatismes et de règlementations.

 

La France, c’est également ce pays où les inégalités de revenus et de patrimoine se présentent avec acuité.

 

Enfin, la France est un pays dont le modèle laisse peu de place à l’innovation et la croissance, seules gages du progrès social.

 

La nouvelle gauche, consciente de la nécessité d’une économie sociale de marché ne peut plus se bercer d’illusions : Elle ne peut en même temps chercher à faire des économies sur le train de vie de l’Etat et en  exiger plus de fonctionnaires mieux payés.

 

La gauche, apte à gouverner ce pays doit s’engager à faire des réformes justes qui tiennent compte non seulement de l’état alarmant et ahurissant de nos déficits mais également du niveau de notre compétitivité économique. Ce n’est qu’à ce prix qu’elle sortirait du double langage et pourrait gouverner et convaincre les partenaires sociaux.

 

La gauche que je revendique doit faire le pari de l’intelligence économique et sociale. Elle doit devenir le parti qui lutte fermement contre la pauvreté, le parti qui encourage le système productif et  répartit mieux les richesses, le parti qui encourage la concurrence et donne la possibilité à l’Etat de ne suppléer qu’aux carences du marché.

 

Nous devons avoir l’audace de dire qu’il est important de sortir du régime d’emploi éternel dans le secteur public et y associer des facteurs de productivité -le service public n’a pas pour vocation d’être rentable, mais il n’empêche qu’il se doit d’être productif- ; qu’il est préférable de protéger plus efficacement les travailleurs et non les emplois ; qu’il faut dynamiser le travail des jeunes diplômés ou non ; qu’il faut sortir du discours compassionnel et faussement soixante-huitard en matière de sécurité ; qu’il urge de briser les tabous en matière de financement des retraites ; que l’innovation permanente est la seule réponse à la mondialisation ; qu’il faut mettre un terme aux emplois à vie dans la haute fonction publique ; qu’il faut supprimer les parachutes dorés des cadres supérieurs ; qu’il faut taxer le capital au moment de l’héritage…

 

La France est réceptive aux seules réformes justes et égalitaires. Chacun ne renoncera à ses privilèges qu’avec la garantie de trouver autant d’opportunités grâce à la réforme que de sacrifices faits pour elle. On ne peut donc pas réformer les acquis considérés comme de gauche sans supprimer les avantages dits de droite des professions règlementées. En d’autres termes, il serait inéquitable de demander des efforts aux machinistes et aux fonctionnaires sans exiger la même chose des médecins, des notaires, des pharmaciens, des taxis.

 

La gauche qui entend gouverner, en l’occurrence le parti socialiste doit sortir de sa médiocrité intellectuelle, de ses positionnements tactiques, et de son étourdissement sondagier (surtout ses concurrents au trône !) afin d’aborder les vraies questions de fond lors du congrès de l’automne.

 

Enfin, à la différence de Manuel Valls qui invoque Clémenceau pour étayer ses positions plus que surprenantes, je crois que la remise en chantier de l’examen du réel à laquelle nous invite Jaurès reste vigoureusement plus que d’actualité.

 

 

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22 avril 2008 2 22 /04 /avril /2008 14:06

                                                                                                      « Ma bouche sera la bouche des malheurs qui n'ont point de bouche, ma voix, la liberté de celles qui s'affaissent au cachot du désespoir ».

  Aimé CÉSAIRE, Cahier d'un retour au pays natal.

 

 

« L’Afghanistan » !

En ayant choisi la motion de censure (qui a d’ailleurs échoué) pour l'Afghanistan et la réintégration dans l'Otan, les députés socialistes avaient péché par précipitation et par mauvaise tactique. En clair, ils avaient réalisé une excellente opération de communication dépourvue de toute retombée politique.

Tout d'abord, même si la politique étrangère a toujours en France, fait l’objet  de consensus, force est de reconnaître que d’après la Constitution, en politique extérieure, c’est le Président de la République qui conduit la diplomatie, nomme les ambassadeurs et, en tant que chef des armées, décide des interventions militaires de la France à l'étranger. En cas de crise grave, il peut disposer des pleins pouvoirs. Donc,  en attendant la prochaine révision constitutionnelle, le Parlement n’a actuellement aucun pouvoir pour s'opposer aux décisions de l’Elysée, contrairement au Congrès américain.

L’opposition, sur la forme, a fait preuve de légèreté en allant chercher le Président sur un terrain balisé juridiquement. Forte de son succès aux élections locales axées sur des priorités d’ordre intérieur, elle a voulu, par sa motion de censure, montrer ses « petits » muscles sur des dossiers internationaux !

La censure, quand on est dans l’opposition, est une arme modestement symbolique qu’il faut savoir manier surtout quand on connaît ses limites.

L’Afghanistan et l’Otan ne méritaient pas la stratégie de la censure, mais plutôt un débat offensif et acharné à l’Assemblée Nationale et sur la place publique afin d’alerter les français sur la politique internationale qu’entend mener le Président de la république !!Certes, Nicolas Sarkozy a fait preuve de  désinvolture coupable pour avoir annoncé le retour de la France au sein du commandement intégré de Londres et non de Paris ! Mais, cette motion de censure est une balle ou une cartouche gaspillée car les véritables incohérences du Président et de son Gouvernement méritant la censure sont la rigueur à laquelle seront confrontés les français : La révision générale des politiques publiques (RGPP) avec son cortège cynique de diminution des allocations familiales, les franchises médicales, la sanction des chômeurs, le non remplacement de certains fonctionnaires avec le risque d’une déliquescence du service public…

En l’état actuel des choses, les français seraient plus sensibles aux réponses que pourrait apporter la gauche face à la politique de régression sociale en cours dans ce pays !! Le parti socialiste, par sa motion de censure, était allé trop vite en besogne ! Il aurait dû continuer à en découdre avec le Président et son gouvernement sur les questions socio-économiques internes et attendre la présidence française de l’Union européenne afin d’ouvrir un autre volet de son  offensive, mais cette fois axée sur les questions internationales.

Par ailleurs, avec ce retour dans le commandement intégré de l’Otan,  la France renforce sa part  de responsabilité dans la lutte anti-terroriste planétaire comme elle le fait déjà à travers ses services de renseignement. Avec en prime, la possibilité de la mise sur pied d’une Europe de défense autonome tant souhaitée depuis 1’échec de la communauté européenne de défense en 1954 !!

Le monde d’aujourd’hui est trop dangereux pour jouer aux pacifistes de dimanche !

« Quelle République veut-on ? »

Nicolas Sarkozy veut associer son nom à un toilettage de la constitution qui peut déboucher sur un renforcement du rôle du parlement et un respect tant souhaité de la séparation des pouvoirs. Il ne s’agit certes pas de basculer vers la VIème République chère à Arnaud Montebourg, mais de parvenir à une loi fondamentale plus équilibrée facilitant le bon fonctionnement des institutions.

Certes, l’ambition présidentielle est minime car elle ne reprend pas certaines idées fortes de la commission Balladur-Lang. Il n’en reste pas moins que la mini réforme de la Constitution revêt quelques avancées palpables notamment la limitation de l’usage de 49-3, partage de l’ordre du jour du Parlement entre les deux assemblées et le Gouvernement (actuellement, le gouvernement est maître de cet ordre du jour), présidence du Conseil supérieur de la magistrature par le premier président de la Cour de cassation et non plus par le Président de la république, la délibération par le parlement, non sur les projets de loi du gouvernement mais sur les textes issus du travail en commission,etc…Tout ceci va dans le sens d’un parlementarisme dynamisé!

La gêne du PS face à cette mini réforme est compréhensible surtout qu’elle contient des revendications qu’il a portées pendant la campagne présidentielle. Mais faire de l’obstruction systématique parce qu’il en a algébriquement les moyens, le parti socialiste pourrait se retrouver en porte-à-faux avec les avancées nécessaires dont il a toujours été le précurseur !

Réclamer une dose de proportionnelle et une réforme du collège électoral des sénateurs (comme l’a mentionné Yannick Bodin,  Sénateur de Seine-et-Marne) mais aussi l’interdiction du non cumul des mandats constitue les revendications les plus crédibles sur lesquelles la gauche devra exiger mordicus des avancées.

Mais prétexter de l’encadrement du temps de parole du Président à la télévision et de la possibilité donnée à ce dernier de prendre la parole devant le parlement, (mesure sans réelle portée qui n’augmente en rien les pouvoirs du Président) pour voter contre la révision de la Constitution serait contre-productif, incohérent et difficilement surmontable !! Ces alibis certes utiles au débat ne doivent pas occulter les retombées positives de cette modeste réforme sur le parlement et la séparation des pouvoirs. A défaut d’avoir une bonne réforme, il serait mal avisé de faire la fine bouche pour une réformette qui donne quelques miettes de pouvoir er de considération au parlement !

Enfin, pour finir, il semble opportun de souligner la nouvelle déclaration matricielle du parti socialiste : « un projet de déclaration de principes qui marque son attachement au réformisme, à la démocratie et à l'économie sociale et écologique de marché ». Ouf ! Enfin, finies les lubies révolutionnaires et place au pragmatisme….et au vote des adhérents.

 

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1 avril 2008 2 01 /04 /avril /2008 18:51

Comment va le PS ? Après  sa défaite à la présidentielle, il a organisé quelques forums (même si certains sont passés inaperçus) et gagné les municipales et les cantonales.

 

C’est tout ? Non, sauf que c’est un parti où on y compte toujours plus de ténors que d’idées. Rien que le nombre éloquent de candidats officiels (et officieux) au poste de premier Secrétaire nous renseigne déjà sur l’ambiance et sur les acrobaties  stratégiques en cours pour éliminer tel (le) ou tel(le) concurrent(e).

 

Durant le Congrès qui aura lieu en automne, le parti socialiste doit non seulement en finir avec son problème de leadership, mais également définir une nouvelle posture idéologique et régler la question cruciale des nouvelles alliances.

 

A écouter ce que raconte chaque ténor ou baron du PS, il semble que ce dernier s’apparente à une superposition de stratégies personnelles où chacun peut nouer les alliances qui l’arrangent en fonction des circonstances ou monter sa petite structure ou son mouvement en parallèle (Exemples : l’institut Edgar-Quintet créé récemment par Vincent Peillon, Désirs d’avenir qu’on ne présente plus, la Fondation Terra Nova de Olivier Ferrand….) !C’est le PS et ses succursales !!

 

Hier, m’assurait un vieux militant, c’étaient les courants qui structuraient le parti de François Mitterrand. Aujourd’hui, devenus de véritables écuries présidentielles, ils ne produisent presque plus aucun effort réflexif et préfèrent s’adonner à la tactique ; celle qui consiste à mettre l’autre en minorité ! Ainsi va le PS d’aujourd’hui, un parti où se pose la question d’autorité. L’indiscipline y est la chose la mieux en vogue. Le vote sur le traité de Lisbonne en a fait la démonstration évidente. Solferino a montré sa faiblesse lorsqu’il a laissé ses députés voter en toute conscience !!

 

Point de respect pour le Premier Secrétaire ! Trop gentil, trop mou ou trop unanimiste, ce François Hollande ; quand bien même on peut mettre à son crédit la quête de l’unité du parti !

 

Comme elle est loin l’époque où Pierre Joxe, alors Président du groupe parlementaire, refusait à ses camardes socialistes la liberté de vote sur un sujet aussi déterminant que l’abolition de la peine de mort au motif qu’il s’agissait là d’une question fondamentalement politique sur laquelle aucune transgression ne pouvait être tolérée.

 

Le parti socialiste, pour régler l’indiscipline qui y règne par moment, doit choisir,  un  leader crédible, dépourvu de toute ambition présidentielle pour 2012, doté d’une autorité légitime et capable de mettre chacun au travail. En clair, il s’agit de choisir à l’automne un Premier Secrétaire de transition doté d’une forte culture politique, d’une volonté managériale et capable de conduire une équipe. Tout ceci dans un but de conduire les débats dans un esprit collectif et sous l’autorité d’un véritable chef de file.

 

Quid des alliances ?

 

Le premier tour des élections présidentielles a montré que le parti socialiste ne peut plus rester fidèle à la stratégie d’Epinay. Ses partenaires traditionnels ne sont plus en mesure de l’aider pour constituer une majorité. Pour faire simple, certains ont pensé, à tort, qu’il suffisait juste de trouver un nouveau partenaire pour tout régler. On l’a vu avec le Modem où sans aucune plateforme programmatique certains ont appelé à une alliance maintenant et tout de suite !

 

L’idée d’une alliance ou d’une convergence avec le Modem est respectable, même envisageable, mais force est de souligner qu’on ne donne pas une réponse arithmétique à un problème politique. Il faut d’abord un diagnostic commun et proposer ensuite des moyens d’actions forts et convergents ! C’est le b-a Ba de toute proposition de partenariat.

 

Il appartient alors au parti socialiste, s’il veut revenir en haut de l’affiche au niveau national, de rénover voire d’actualiser complètement son offre politique.

 

Comme le disait Jaurès, « les socialistes doivent se commettre avec la société d’aujourd’hui et  remettre en chantier l’examen du réel » !

 

Le parti socialiste peut, comme depuis plus d’une dizaine d’années, s’en tenir à son ambigüité ; mais il continuera alors à essuyer des revers au niveau national, faute d’une vision éclairée du monde et d’un programme en accord avec son temps. Ou, au contraire, tenter de rassembler autour de lui toute la gauche, et elle seule, mais cela ne peut se faire malheureusement que sur les positions de l’extrême gauche : Refus de l’Europe et de la mondialisation. C’est la défaite garantie. Il peut encore s’associer au Modem en se coupant des classes populaires (qui d’ailleurs se sont peu mobilisées pour les élections locales), ce qui lui fermerait aussi la porte de la victoire.

 

Pour espérer gouverner ce pays, le parti socialiste doit avoir le courage de se fixer une ambition en complète rupture avec ses perspectives actuelles : Accepter la mondialisation et la transformer en un atout au profit des plus fragiles.

Comme le disait Blum, dans son premier discours,  « les socialistes doivent actualiser le programme traditionnel du socialisme » ! Ces propos audacieux de Léon Blum sont encore d’actualité et il est impérieux que les socialistes en tiennent compte pour élaborer leur programme !

 

Le Parti socialiste  ne doit pas se limiter à ses succès au niveau local. Il lui faut se redonner un destin national !

 

 

 

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25 mars 2008 2 25 /03 /mars /2008 18:23

Dans la foulée des succès du parti socialiste aux élections municipales et cantonales, Henri Emmanuelli avait appelé à la création d'un conseil des collectivités territoriales, qui regrouperait les collectivités de gauche. "Pour faire agir ces municipalités ensemble, ces conseils généraux ensemble, ces régions ensemble, on ne peut pas le faire par les ordres venus du parti d'en haut. Il faut créer une structure de réflexion à l'intérieur de laquelle on discute des sujets, et où on vote s'il le faut", avait estimé le député et président du conseil général des Landes, lors de l'émission "Questions d'info".

 

Avec vingt présidences de région sur vingt-deux, 55 conseils généraux sur 101 et la mairie des trois-quarts des grandes villes, organiser au sein du parti socialiste un puissant pouvoir local peut s’avérer être la moindre des choses. Mais est-ce nécessaire ?

 

Certes, la grande moisson d'élus réalisée lors des élections municipales et cantonales a annoncé l’urgence d’une réflexion sur la place des élus au sein du parti socialiste, souvent considéré comme un réseau ou un parti d’élus.

 

Il s’agit, non pas de leur accorder un statut  institutionnel, mais plutôt de faire entendre leur voix, porteuse d'un renouveau, d’une expérience proche de la réalité et d’une vision du terrain adéquate.

 

Pour y parvenir, est-il utile de mettre sur pied un conseil des territoires conformément au souhait émis par Henri Emmanuelli ?

 

Pour ma part, je n’en juge pas l’opportunité dans la mesure où il existe déjà des structures capables d’accueillir et de mettre en relief les idées et les doléances des élus. Je veux citer :

 

► L’Association des régions de France qui est une force de proposition pour l'ensemble des Régions auprès du Gouvernement, du Parlement et des grandes institutions européennes. Elle entretient des relations étroites avec les parlementaires afin que l'avis des Régions soit pris en compte dans les travaux législatifs. C’est  une instance de liaison et de représentation auprès de toutes les autres institutions et organisations de la vie économique et sociale, afin de développer avec elles des partenariats pouvant servir l'action publique à l'échelon régionale.

 

► L’Assemblée des départements de France qui représente, de manière pluraliste, tous les départements. Elle offre aux élus et aux techniciens départementaux les moyens de confronter leurs idées, d'échanger leurs expériences et d'arrêter des positions communes sur les grands dossiers nationaux.

 

► L’Association des maires de France qui rassemble les maires de communes de toutes tailles et de toutes sensibilités politiques, dégageant un réel consensus sur les valeurs de démocratie, de citoyenneté et de proximité qui fondent le socle de l’institution communale.

 

► L’Assemblée des communautés de France qui s'attache à promouvoir la coopération intercommunale, en participant activement à l'élaboration des lois, à la diffusion des pratiques locales et à l'appui technique des élus et techniciens communautaires. Elle contribue également aux grands débats sur l'organisation territoriale française, la réforme de la fiscalité locale et l'exercice des compétences décentralisées.

 

Il existe donc des cadres, des structures associatives sérieuses au sein desquelles les élus peuvent, en concertation avec le Gouvernement, le Parlement et l’Union Européenne, mettre en exergue leur force de propositions, leurs orientations, leur dynamisme et leur engagement au côté de leurs compatriotes.

 

A moins d’encourager une certaine forme de sectarisme, il serait assez imprudent d’encourager la création d’un conseil de territoires détenus par des élus de gauche car cela consisterait non seulement à snober les autres élus de droite ou de centre qui siègent dans les associations précitées , mais également à laisser germer l’idée pernicieuse  d’une cohabitation qui, en réalité, n’en est pas une !Qu’on ne s’y trompe pas !Les véritables pouvoirs sont à l’Elysée et à Matignon.

 

De même prétexter de la relative  cacophonie, après la vague rose de 2004,  qui avait régné parmi les régions présidées par le PS, notamment en matière de fiscalité et du risque d'éviter que des présidents de régions et de conseils généraux ou des maires de grandes villes négocient chacun de leur côté avec les ministères, à Paris, pour justifier de la nécessité de la création d’un Conseil des territoires ne tient pas la route.

 

Ce n’est pas parce que le fonctionnement de la  Fédération nationale des élus socialistes et républicains n’est pas satisfaisant qu’il faut la remplacer par une autre structure. Il conviendrait plutôt de la réaménager, d’en supprimer les carences et de réadapter son fonctionnement à l’aune des exigences actuelles et futures.

Le bon sens recommande qu’on partage le doute d’Arnaud Montebourg sur l’intérêt de créer un conseil des territoires. Si celui-ci considère, à juste titre, qu’ « il faut préserver la souveraineté des adhérents et s'ouvrir sur la société plutôt que de se replier sur ses bastions », je crains que le Conseil des territoires (structure a priori inutile) ne devienne un cadre supplémentaire  où se développeraient des affrontements quelques fois stériles entre courants.

 Comme quoi, l’ivresse de la victoire peut pousser à chanter faux ! La victoire en chantant….

 

 

 

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17 mars 2008 1 17 /03 /mars /2008 18:18

Incontestablement, la Gauche a remporté une victoire claire et nette au Second tour des municipales. Tout le monde s’y attendait car le premier tour annonçait déjà une forte poussée de la gauche.

Globalement la gauche l'a emporté par 49% des suffrages contre 47,5% à la droite aux municipales. Sa victoire est encore plus corsée aux cantonales (51,1% contre 44,4% à la droite). On ne peut regretter que le scrutin ait été marqué par une abstention record. En effet,  Il s'est élevé à 38 % dans le communes de plus de 3500 habitants, un taux qui n'avait pas été enregistré depuis 1959.

En cherchant à minimiser cette cuisante défaite (au risque de répéter  l'erreur de la gauche aux lendemains de son échec aux municipales de 2001) l’UMP s’enferme dangeureusement  dans une argumentation quasi mécanique. Ainsi, à l’image de François Fillon, presque tout le monde à droite s’accorde à dire que le gouvernement poursuivrait dans la voie des réformes.

Pratiquant, l’auto-consolation à outrance, Le secrétaire général adjoint de l'UMP Dominique Paillé a estimé que « si les élections municipales et cantonales n'ont pas abouti à une victoire, elles sont loin d'être une déroute pour la droite qui a échappé, selon lui, au "scénario catastrophe" envisagé par l'UMP ».

Si ce n’est ni une victoire (c’est évident !) ni une déroute pour la droite, quels messages tirent-ils de cet échec ?

Un constat évident s’impose. A travers ces résultats, on peut lire la colère voire la  déception d'une partie de l'électorat de droite et d’une partie des classes populaires (converties ponctuellement au sarkozysme) qui n’ont toujours pas trouvé leur compte au regard de la politique de  rupture rabachée et promise par Nicolas Sarkozy. D'où un grand nombre d’abstentionnistes dans ce camp.

Faire comme si rien ne s’était passé et continuer à se lancer dans  des réformes pouvant atteindre douloureusement les pauvres, les précaires, les chômeurs et aussi certains salariés, seraient la preuve que Nicolas Sarkozy et le Gouvernement souffrent de cécité ou de surdité politique.

La droite doit forcément infléchir beaucoup de points de sa politique et se rendre compte que les français ne sont pas tous  adeptes du libéralisme violent qu’ils entendent vendre à ce pays. De même, ces élections  montrent que le gouvernement doit rectifier le tir sur un certain nombre d’aspects commme le pouvoir d’achat, l’assurance-chômage, le SMIC, les petites retraites.

Nicolas Sarkozy devra aussi arrêter sa manie monarchique qui consiste à tout piloter sans concertation et sans préparation depuis l’Elysée. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien que le président du groupe UMP à l'Assemblée nationale Jean-François Copé a réclamé  "plus de lisibilité" dans le programme de réformes du gouvernement, demandant également que les parlementaires soient davantage associés à celles-ci.

Quant au MODEM, il est évident que sa stratégie suicidaire n’offrait d’autres issues que la défaite. D’ailleurs, on avait déjà dit ici que Bayrou risquait de sortir nu de ces élections. Celles-ci  ont montré l'échec de sa stratégie d'autonomie. Avec des alliances, parfois, saugrenues , le Modem s’est retrouvé dans une impasse stratégique et a été obligé d’aller au second tour avec des partenaires sans aucune référence programmatique.

François Bayrou risque de le payer cher car l’UMP s’active déjà pour l’enterrer et appelle de ses voeux un pôle du centre fort.

Gageons qu'il puisse se relever d’une telle erreur stratégique.

Le parti socialiste, grand gagnant de ces élections municipales, a su mettre en lumière l’incongruté  du style du pouvoir élyséen mais aussi dénoncer  la politique menée depuis le printemps 2007.

Cependant, comme en 2004, le PS croit  revenir au top de sa forme. Mais force est de reconnaître que pour ces municipales, de l'extrême gauche au centre, des électeurs très opposés et variés ont mélangé leurs bulletins de vote pour assurer le succès de ses listes. La classe  populaire ne s'est d'ailleurs que très légèrement réveillée pour les soutenir. Tout reste donc à faire pour que les socialistes puissent incarner une alternative sincère, sérieuse et crédible.

Pour asseoir une quelconque crédibilité ou légitimité, le PS doit travailler en profondeur sa ligne idéologique sans s’enfermer dans une bataille des egos. Les cadres du parti en sont, pour l’instant, conscients car contrairement au soir du premier tour, ils ont fait preuve  de prudence dimanche, soucieux de ne pas être accusés de détourner la victoire de la gauche à des fins personnelles.Tour à tour, ils ont promis d'être à la hauteur du vote des Français et refusé de répondre à des questions sur la guerre des chefs à venir.

Guerre des chefs, on l’aura certainement car certains prétendent déjà qu’il peut être urgent de déclencher la guerre des successions ; même si François Hollande souhaite s’en tenir au calendrier et organiser le congrès à l’automne.

Contraint de taire toute ambition socialiste pendant la campagne municipale, Bertrand Delanoë est celui qui aborde  les prochaines étapes internes en position de force après sa réélection facile à Paris.

Les représentants de tous les courants doivent d'ailleurs se retrouver demain matin pour une "commission de la rénovation" dont l'ordre du jour pourrait déjà occasionner quelques étincelles (modification du mode de scrutin interne, élection du premier secrétaire ou prix unique d'adhésion).

Le Conseil national, "parlement" du PS, doit se réunir une semaine plus tard, le 25, et devrait être dominé par les questions d'alliance. 

Pour 65% des sympathisants PS, il faut privilégier les unions traditionnelles avec les Verts et les autres partis de gauche contre 26% qui préfèrent une ouverture au centre, selon le sondage Ipsos-Dell.

Une leçon peut néanmoins être d'ores et déjà tirée pour le PS. La ligne défendue par Ségolène Royal d'une alliance automatique et non équivoque avec le MoDem a prouvé sa fragililté. Elle se révèle à la fois intenable (une partie des centristes penchant obligatoirement à droite) et sans garantie de victoire (les alliances avec le "centre" ne garantissant nullement le succès comme à Marseille).

En fin stratège, c’est Bertrand Delanoé qui sort gagnant. Tous au PS ont salué sa stratégie consistant à sceller une alliance avec les Verts alors qu'il n'en avait pas franchement besoin et à proposer un "partenariat" au MoDem mais seulement après le deuxième tour.

Si selon un sondage Ipsos-Dell, Le maire de Paris a les faveurs de 28% des sondés contre 24% pour Ségolène Royal quand bien même cette dernière le devance parmi les sympathisants socialistes (32% contre 30%), il serait mal avisé de faire sans Martine Aubry, revigorée par sa victoire à Lille, Pierre Moscovici,une force tranquille, Manuel Valls, Arnaud Montebourg,Laurent Fabius,un actif sage, Dominique Strauss-Kahn,vecteur-clé de la social-démocratie, et même François Hollande, l'homme  qui comptera à coup sûr  pour le prochain congrès.

Après les municipales, nous déclarons la bataille de Solferino ouverte.


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10 mars 2008 1 10 /03 /mars /2008 20:39

Les sondages nous prédisaient une marée rose ; mais on a,  plutôt, pour l’instant un rééquilibrage par rapport aux élections de 2001 en ce sens que la gauche est en mesure de conserver certaines grandes métropoles (c’est déjà fait pour Lyon) et a de grandes chances de prendre plusieurs grandes villes à la droite.

Grosso modo, on peut, sans prendre des pincettes, arguer d’une forte poussée de la gauche pour  les municipales du 09 Mars.

Avec une participation moins forte que celle de 2001 (61 % contre 67 % en 2001), les électeurs, à travers leurs suffrages, ont envoyé des indicateurs lourds de sens à Nicolas Sarkozy.

Ce scrutin, tel Janus, « mi-local », « mi-national » (n’en déplaisent à ceux qui s’en cachent) aura un goût amer dans le camp de la majorité.

Grâce ou à cause de la TVA sociale, la vague bleue pronostiquée lors des dernières législatives  a été contenue. Malgré l’élection d’un Nicolas Sarkozy au zénith de sa forme sondagière.

Pour ce scrutin du 09 Mars, il semble raisonnable de prétendre que la déconvenue électorale de la droite est, en partie, imputable à certains agissements condamnables et déplorables du Président de la République. Quel individu, doté de bon sens, peut valablement approuver le paquet fiscal, le côté bling-bling du Président, sa dérobade sur le pouvoir d’achat, ses incohérences sur la laïcité….. ?

En même temps, on manquerait d’objectivité si on analysait cette petite victoire de la gauche sous le seul prisme sarkozien. Il est évident  que l’élection d’un maire répond à certaines exigences inhérentes à sa personnalité, son bilan et son programme.

Un maire perspicace, visionnaire, entouré d’une équipe efficace, qui fait preuve de réactivité et d’imagination pour répondre aux attentes (même aléatoires et contradictoires !) de ses administrés serait forcément récompensé en retour. Ce serait justement dans l’ordre naturel des choses.

Qui voudrait sanctionner un maire qui a su mettre en exergue un développement convenablement maîtrisé de sa ville ?

Qui en voudrait à un maire qui a encouragé une politique dynamique de construction des crèches ?

Qui s’opposerait à un maire, qui par une offre politique locale crédible, cherche à améliorer les transports dans sa commune ou au sein de l’intercommunalité ?

Qui ne serait pas satisfait d’un maire conscient de la nécessité de construire des logements sociaux et qui en construit ?

En clair, qui ne donnerait pas un satisfecit à un maire (ou à son équipe) qui mouille le maillot pour sa commune ?

Les équipes municipales sortantes en difficulté,  notamment de droite, n’ont pas su créer une dynamique locale en rupture avec les difficultés socio-économiques au niveau national. D’où la désaffection de leurs militants. Peu importera la stratégie de diversion que Nicolas Sarkozy entend mettre en œuvre demain en province (à Toulon) dans le cadre de sa politique de l’immigration, dans un déplacement avec Brice Hortefeux. Les électeurs n’en seront pas dupes et la gauche ne pourrait qu’en sortir ragaillardie au soir du 16 Mars. On peut essayer de flatter les bas instincts des électeurs, une fois, deux fois, mais jamais tout le temps.

Mais quid du modem ?

Avec sa technique déroutante de négociation parcellaire, factuelle et ponctuelle en fonction des enjeux dans chaque ville, le Modem risque de sortir nu de ces élections.

Construire l’avenir de la France en solo, depuis Pau, serait certes audacieux mais insuffisant. En tous cas, l’avenir nous le dira.

Quant au Parti socialiste, il serait tôt sinon aléatoire de conclure à un sursaut pouvant avoir des retombées sur des échéances nationales futures. Mais il n’en demeure pas moins que le socialisme municipal constitue une valeur refuge pour des français en perte de repères dans ce monde  ultralibéral à effets désastreux.

Aussi, semble-t-il important de souligner la victoire du PSOE de ZAPATERO aux législatives. Celui-ci est donc reconduit dans ses fonctions de Premier Ministre.

Enfin, en France, le jour où la gauche française notamment le parti socialiste s’éveillerait au niveau idéologique et gagnerait des élections nationales…. (libre à chacun d’imaginer un scénario pour terminer la phrase).

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19 février 2008 2 19 /02 /février /2008 23:13

Le TSS (Tout Sauf Sarkozy) aurait pu marcher en Mai 2007 au second tour des élections présidentielles ! Hélas ! L’équipe d’en face, dépourvue d’un véritable corpus idéologique, envoya au casse-pipe une femme (Ségolène) certes volontaire, ambitieuse, motivée, mais peu préparée pour exercer la charge à laquelle elle postula. En même temps, peu préparée, c’est vite dit ! L’actuel locataire de l’Elysée, entre improvisation, effets d’annonces, navigation à vue, diagnostic socio-économique biaisé, show médiatique, posture bling-bling, nous montre à quel point il est à la « hauteur » de la fonction.

Du paquet fiscal à l’incapacité d’atténuer les conséquences de la vie chère que subissent ses « sujets », le monarque télégénique, conscient de la possible défaite des siens aux municipales, se jette, comme à son habitude, dans la communication sécuritaire. Regardez  l’arsenal médiatico-policier qui a été déployé à Villiers-le-Bel pour l’interpellation d’une petite trentaine de personnes ! Sachant que la grande majorité des interpellés sera relâchée et que probablement deux ou trois parmi eux pourraient recevoir une réponse judiciaire à leurs éventuels forfaits ! Quel cirque !

Il est vrai, comme on l’a déjà écrit ici, que tirer sur les forces de l’ordre est un acte crapuleux qui doit être puni de façon exemplaire. Mais de là à mettre en scène toute cette armada policière semble révélatrice de l’état d’esprit d’un Président bas dans les sondages, aux abois et qui selon les mots de Ségolène Royal « cherche à influencer l’opinion et à faire peur ».

Tiens ! Ségolène ! C’est la femme qui, d’une part, court-circuite les ambitions de certains de ses camarades ayant pensé à tort que le pouvoir se transmettait forcément au plus expérimenté, et d’autre part, suscite un réel et certain espoir auprès d’une grande partie des sympathisants de gauche. Je me méfie des sondages ; mais force est de reconnaître qu’elle est souvent au top dans le classement fait par les instituts de sondages. Ainsi selon un sondage LH2 paru dans libération aujourd’hui, 23 % des français estiment qu’elle serait « le meilleur leader pour la gauche au cours des années qui viennent ».

A chaque maladresse du Président de la République, Ségolène Royal semble faire preuve d’un activisme féroce. Elle signa « l’appel du 14 Février pour une vigilance républicaine » afin de dénoncer la « dérive vers une forme de pouvoir purement personnel confinant à la monarchie élective ». En visite, à Levallois-Perret, fief de Patrick Balkany, un proche du Président, elle a défendu la « morale républicaine ». Quand Sarkozy faisait excessivement étalage de sa vie privée, elle cria à l’indignité. Bref, Ségolène Royal, semble apprécier, comme on le dit au foot, l’art du « marquage à la culotte ».

Par ailleurs, le parti socialiste qui sort d’un coma profond grâce à quelques forums de rénovation est encore convalescent. Une convalescence qui ne saurait durer tant les attentes des français sont grandes.

Le parti socialiste ne doit plus se contenter des élections intermédiaires pour espérer faire changer la vie des français. Se refugier derrière une stratégie défensive, comme il le fait actuellement, afin de capter les voix des mécontents du sarkozysme, serait peut-être déterminant pour les municipales et cantonales. Mais en l’absence de toute politique résolument offensive, articulée autour d’une ligne idéologique clairement définie, point de salut au niveau national. Les mêmes causes produisant toujours les mêmes effets !

Mais pendant ce temps, les annonces de candidature à la tête du PS se poursuivent. Moscovici se sent à la hauteur du poste. Manuel Valls se demande pourquoi pas lui. Vincent Peillon est parrainé par Pierre Mauroy qui l’incite à se lancer dans la course. Montebourg et les Strauss-kahniens se concertent souvent afin de trouver le bon angle d’attaque. Julien Dray postule aussi ; mais ce qui est gênant dans sa candidature, ce sont les relations ambigües de connivence qu’il semble entretenir avec Sarkozy ; d’autant qu’il y a quatre semaines, il était à l’Elysée pour parler « ouverture ». D’ailleurs, il ne nie pas avoir été approché par le Président pour une entrée éventuelle dans son gouvernement.

Enfin Ségolène Royal fut la première à annoncer sa disponibilité pour le poste de premier secrétaire, certes un peu hâtivement. Mais il n’en demeure pas moins que ses interventions ciblées font mouche au sein d’une grande partie de l’électorat de gauche. Elle use à bon escient de son statut d’ancienne candidate aux élections présidentielles pour s’ériger en première opposante de Sarkozy. Et cela semble lui réussir ! A côté du statut, il lui faudra du contenu ; chose qui ne saurait probablement tarder en raison du congrès à l’automne où elle pourrait proposer sa propre motion ou…..avec  Hollande selon les tractations de coulisses.

Ségolène Royal, une fois pourvue de ce contenu manquant, deviendra ipso facto incontournable pour 2012.  Pour la joie et le bonheur du PS ? Les deux probablement. Dans ce cas, le Tout Sauf Ségolène (TSS) pourrait alors faire pschitt sans risquer d’éclabousser les egos de certains de ses camarades du parti.

 

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3 février 2008 7 03 /02 /février /2008 16:46

Et si on en finissait avec les départements ? L’idée avait été relancée puis validée  par la commission Attali, chargée par Nicolas Sarkozy de proposer des pistes pour relancer la croissance.

Créés en 1790, les départements avaient à leur origine une taille qui reflétait  leur époque : Convenablement larges pour organiser le territoire, mais pas assez pour demeurer accessibles. Aujourd’hui, ils sont jugés trop petits à l’échelle européenne, tout en étant trop grands pour régler les questions cruciales de proximité.

«Aujourd'hui, on est généralement d'avis que la division départementale ne répond plus aux besoins de notre époque […]. En présence de la rapidité inouïe dont bénéficient actuellement les communications et les transports, le maintien des départements […] paraît une choquante anomalie.» Ce constat, tiré de l'ouvrage « Les Lieux de mémoire » de Pierre Nora, n’est pas récent mais…. de 1911 !

Au regard de l’histoire, les «quatre-vingts petits roquets» (selon la phrase de Thouret, en 1790, lors du découpage de la France) sont une œuvre de l'État, qui les préférait à «quinze gros chiens-loups». Ils ont longtemps encadré le territoire sans avoir une totale légitimité locale.

Le département est aujourd’hui pris en sandwich : Par le haut, avec la région, et par le bas, avec les communautés d’agglomération, les communautés urbaines et autres communautés de communes. Beaucoup en déduisent qu’il serait recommandable et opportun de transférer ses compétences à ces nouvelles structures.

De même, l'idée de supprimer l'échelon départemental semblerait d'autant plus intéressante qu'au regard de ses voisins européens, la France continue de se différencier par son architecture territoriale un peu compliquée, qui vient s'ajouter à l'émiettement communal, avec plus de 36 500 communes, et par l'essor de nouveaux échelons intercommunaux, qui interfèrent parfois sur les champs d’action des départements.

Les critiques sont assez bien connues et reposent davantage sur de réels ressentiments de la part des citoyens. Ceux-ci ne s'y retrouvent souvent pas dans nombre d'actions, notamment entre communes et intercommunalités où les conflits de compétences sont en constante augmentation. Autant dire qu’à moins d’être lui-même élu ou expert en droit administratif, le citoyen quidam aurait du mal à juger objectivement de la qualité de gestion de ses élus ; ce qui peut poser un sérieux problème démocratique. Sinon, a priori, cherche-il vraiment à opérer une distinction entre ce qui relève de l'État d’une part, et des collectivités territoriales, d’autre part ? Il est plutôt exigeant et attentif  au service tel qu'il peut être rendu.

Ces critiques doivent plutôt inciter à la réflexion et à la pédagogie. Mais la proposition de supprimer l’échelon départemental, aussi intéressante qu'elle soit, se révèle en réalité inappropriée.

En effet, le département représente le véritable échelon des solidarités territoriales. Il est inutile d'opposer systématiquement les niveaux de collectivités entre eux, ou de les rassembler de manière simpliste en «binômes », avec, d'une part, celui formé par l'État et les Régions et, d'autre part, celui formé par les départements et les communes. Ce qui conduirait de fait à la séparation absurde entre, d'un côté, une approche globale et cohérente et, d'un autre côté, une vision de proximité.

Il faut donc qu’on arrête de présenter à tort le département comme un échelon démodé ou désuet : ce sont quand même les départements qui ont contribué à la réduction de la fracture numérique via la mise en œuvre de politiques d'investissement dans les réseaux à haut débit. Ce sont  eux qui construisent, entretiennent et gèrent les locaux de plus de 7 000 collèges en France. Sans parler de nos routes départementales, qui forment un réseau impressionnant de plus de 370 000 km !!! Ce n’est pas négligeable !

Donnons  au contraire du sens, de la vigueur et du contenu aux domaines où le département apparaît naturellement comme la collectivité de référence. Le département est et reste la seule collectivité à suivre les individus fragiles ou pauvres depuis leur naissance jusqu'à leur mort, à partir de politiques sociales fortes et dynamiques. Plus d'un million de bénéficiaires du revenu minimum d’insertion (RMI) pris en charge par les conseils généraux, aussi bien pour leurs allocations que pour leur réinsertion, plusieurs centaines de milliers de personnes âgées bénéficiaires de l'allocation personnalisée d'autonomie (APA), ou encore les structures et opérations liées à la protection maternelle et infantile. De même, en matière d'aménagement du territoire, au regard des budgets souvent faibles pour la réalisation de projets d'envergure et pourtant structurants (comme les réseaux d'assainissement par exemple) des communes ou de leurs groupements, l'aide des départements est souvent la première à laquelle ces collectivités font appel.

Mais il est impérieux que l’on sorte du statut quo en revoyant notre articulation territoriale ; non pas en supprimant l’échelon départemental comme le recommande abruptement la commission Attali ! Pourquoi ne pas, comme le propose avec sagacité Jean-Luc Bœuf, Maître de conférences à l'Institut d'études politiques de Paris, coupler l'intercommunalité et le conseil général, en faisant de ce dernier le «conseil des communautés» ? Selon ce dernier « On permet de ce fait au département de demeurer l'échelon naturel des solidarités territoriales, en prenant en compte simultanément les spécificités des territoires ruraux et urbains. On assoit la légitimité de l'intercommunalité en l'érigeant au statut de collectivité locale élue au suffrage universel direct et on contribue à faire émerger un intérêt communautaire pleinement approprié par les élus des assemblées intercommunales. On instaure enfin une instance pérenne de dialogue entre les intercommunalités d'un même département. »

On règle de ce fait la question de la légitimité de l'intercommunalité, le caractère plus que désuet du mode de désignation des conseillers généraux. Le tout, sans accuser le département !


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9 janvier 2008 3 09 /01 /janvier /2008 23:47
Hier, au théâtre de l’Elysée, un grand acteur s’était produit devant quelques centaines de journalistes. La pièce s’intitulait « le monologue du président ». Il s’agissait d’une pièce où les journalistes devraient faire preuve de réactivité et poser de vraies questions au président ! Mais hélas, ceux-ci ont brillé par une certaine légèreté blâmable en omettant d’interroger le président sur certains sujets importants qui taraudent l’esprit des français.
 
 
 
Comment peuvent-ils omettre de solliciter une réponse du président sur la réévaluation des petites retraites (promesse électorale), le service minimum, le prix du baril du pétrole qui handicape le pouvoir d’achat des français !? Tout ce qui touche les français dans leur chair et dans leur cœur, à part les 35 heures, a été zappé. Consciemment ou non ! Quel manque de professionnalisme ou de lucidité ! Bref, toute proportion gardée, c’est l’attitude du président qui compte.
 
 
 
« Tout pouvoir livré à lui-même rend fou », disait le philosophe Emile Chartier ! En France, le pouvoir n’est pas encore fou ; il est juste schizophrène. Hier, on a donc eu un hyper président qui, dans un one man show, affirmait mordicus la mort des 35 heures pour 2008. Sur Direct8, Xavier Bertrand, ministre du travail, enfonçait le clou en disant « nous voulons supprimer les 35 heures imposées ». Aujourd’hui, revirement ou réajustement du tir, le «télé président » se dédit et propose le déplafonnement des heures supplémentaires ! Hourra, les 35 heures sont « re-sauvées » !
 
 
 
Ce revirement spectaculaire  révèle la navigation à vue ou l’impréparation du pouvoir sur un élément fondamental de notre droit du travail. En tous cas, le président, qui n’est pas à une maladresse près, s’est rendu compte qu’en l’absence des 35 heures, son slogan fétiche « travailler plus pour gagner plus » n’avait plus aucun sens ! Un si « joli » slogan tombé en désuétude à deux mois des élections ? Pas question, ont dû susurrer au président ses conseillers ! Alors, allons pour le déplafonnement des heures supplémentaires, c’est-à-dire fini le contingent annuel des 220 heures pouvant être travaillées en plus !
 
 
 
A défaut d’assassiner les 35 heures, le président a préféré plomber les heures supplémentaires au mépris des risques incalculables que cela pourrait provoquer sur l’emploi.
 
 
 
Avec des heures supplémentaires déplafonnées, l’employeur ne serait pas incité à créer des emplois ou ne ressentirait plus la nécessité d’embaucher. Cette mesure de déplafonnement ne bénéficierait qu’aux « insiders », c’est-à-dire ceux qui sont déjà sur le marché du travail ! A contrario, les nouveaux diplômés, les demandeurs d’emplois ou autres précaires seraient condamnés à attendre encore plus longtemps aux portes du marché du travail. Exit la solidarité, exit le partage raisonnable du temps de travail, bienvenue la paupérisation croissante d’une certaine catégorie de population. Voilà le vrai visage de la droite sarkozienne ; une droite dure et asphyxiante.
 
 
 
Face à cette droite décomplexée qui privilégie le riche au pauvre, le nanti au déclassé, le rentier au précaire, les municipales et les cantonales offrent au parti socialiste l’occasion de cliver véritablement et de proposer aux électeurs une réponse territoriale à certains de leurs problèmes : des logements sociaux, la présence du service public dans les zones urbaines sensibles, la création de nouvelles places de crèches ; le développement des activités culturelles et sportives, la mise à disposition des outils nécessaires à la recherche d’emploi, une politique de transport crédible désenclavant certaines parties du territoire…Bref, tout ce qui améliorera le confort des électeurs.
 
 
 
Aussi, aux dires du Premier Ministre, le gouvernement va faire de ce scrutin local un test national, c’est-à-dire "politiser" au maximum ces élections municipales pour faire valider la politique gouvernementale. Les électeurs ne sont pas dupes et ils sauront distinguer le bon grain de l’ivraie.

 
Quand on se déclare candidat du pouvoir d’achat et qu’on ne fait rien pour l’améliorer ou pis qu’on s’en agace lors d’une conférence de presse, il faut vraisemblablement s’attendre à une sanction. Les français ne peuvent plus se laisser embobiner par des promesses dont ils attendent toujours la réalisation. Au parti socialiste de créer la dynamique de la victoire en levant l’espoir par une offre politique locale crédible qui met en exergue les cinq engagements pris par leurs candidats. Larguons les amarres !!
 
 
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  • Hervé-Mélaine AGBESSI
  • Docteur en droit public économique, diplômé de l'université de Paris 1 (Panthéon-Sorbonne). Expert en fiscalité internationale.
  • Docteur en droit public économique, diplômé de l'université de Paris 1 (Panthéon-Sorbonne). Expert en fiscalité internationale.

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