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9 janvier 2008 3 09 /01 /janvier /2008 23:47
Hier, au théâtre de l’Elysée, un grand acteur s’était produit devant quelques centaines de journalistes. La pièce s’intitulait « le monologue du président ». Il s’agissait d’une pièce où les journalistes devraient faire preuve de réactivité et poser de vraies questions au président ! Mais hélas, ceux-ci ont brillé par une certaine légèreté blâmable en omettant d’interroger le président sur certains sujets importants qui taraudent l’esprit des français.
 
 
 
Comment peuvent-ils omettre de solliciter une réponse du président sur la réévaluation des petites retraites (promesse électorale), le service minimum, le prix du baril du pétrole qui handicape le pouvoir d’achat des français !? Tout ce qui touche les français dans leur chair et dans leur cœur, à part les 35 heures, a été zappé. Consciemment ou non ! Quel manque de professionnalisme ou de lucidité ! Bref, toute proportion gardée, c’est l’attitude du président qui compte.
 
 
 
« Tout pouvoir livré à lui-même rend fou », disait le philosophe Emile Chartier ! En France, le pouvoir n’est pas encore fou ; il est juste schizophrène. Hier, on a donc eu un hyper président qui, dans un one man show, affirmait mordicus la mort des 35 heures pour 2008. Sur Direct8, Xavier Bertrand, ministre du travail, enfonçait le clou en disant « nous voulons supprimer les 35 heures imposées ». Aujourd’hui, revirement ou réajustement du tir, le «télé président » se dédit et propose le déplafonnement des heures supplémentaires ! Hourra, les 35 heures sont « re-sauvées » !
 
 
 
Ce revirement spectaculaire  révèle la navigation à vue ou l’impréparation du pouvoir sur un élément fondamental de notre droit du travail. En tous cas, le président, qui n’est pas à une maladresse près, s’est rendu compte qu’en l’absence des 35 heures, son slogan fétiche « travailler plus pour gagner plus » n’avait plus aucun sens ! Un si « joli » slogan tombé en désuétude à deux mois des élections ? Pas question, ont dû susurrer au président ses conseillers ! Alors, allons pour le déplafonnement des heures supplémentaires, c’est-à-dire fini le contingent annuel des 220 heures pouvant être travaillées en plus !
 
 
 
A défaut d’assassiner les 35 heures, le président a préféré plomber les heures supplémentaires au mépris des risques incalculables que cela pourrait provoquer sur l’emploi.
 
 
 
Avec des heures supplémentaires déplafonnées, l’employeur ne serait pas incité à créer des emplois ou ne ressentirait plus la nécessité d’embaucher. Cette mesure de déplafonnement ne bénéficierait qu’aux « insiders », c’est-à-dire ceux qui sont déjà sur le marché du travail ! A contrario, les nouveaux diplômés, les demandeurs d’emplois ou autres précaires seraient condamnés à attendre encore plus longtemps aux portes du marché du travail. Exit la solidarité, exit le partage raisonnable du temps de travail, bienvenue la paupérisation croissante d’une certaine catégorie de population. Voilà le vrai visage de la droite sarkozienne ; une droite dure et asphyxiante.
 
 
 
Face à cette droite décomplexée qui privilégie le riche au pauvre, le nanti au déclassé, le rentier au précaire, les municipales et les cantonales offrent au parti socialiste l’occasion de cliver véritablement et de proposer aux électeurs une réponse territoriale à certains de leurs problèmes : des logements sociaux, la présence du service public dans les zones urbaines sensibles, la création de nouvelles places de crèches ; le développement des activités culturelles et sportives, la mise à disposition des outils nécessaires à la recherche d’emploi, une politique de transport crédible désenclavant certaines parties du territoire…Bref, tout ce qui améliorera le confort des électeurs.
 
 
 
Aussi, aux dires du Premier Ministre, le gouvernement va faire de ce scrutin local un test national, c’est-à-dire "politiser" au maximum ces élections municipales pour faire valider la politique gouvernementale. Les électeurs ne sont pas dupes et ils sauront distinguer le bon grain de l’ivraie.

 
Quand on se déclare candidat du pouvoir d’achat et qu’on ne fait rien pour l’améliorer ou pis qu’on s’en agace lors d’une conférence de presse, il faut vraisemblablement s’attendre à une sanction. Les français ne peuvent plus se laisser embobiner par des promesses dont ils attendent toujours la réalisation. Au parti socialiste de créer la dynamique de la victoire en levant l’espoir par une offre politique locale crédible qui met en exergue les cinq engagements pris par leurs candidats. Larguons les amarres !!
 
 
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  • Hervé-Mélaine AGBESSI
  • Docteur en droit public économique, diplômé de l'université de Paris 1 (Panthéon-Sorbonne). Expert en fiscalité internationale.
  • Docteur en droit public économique, diplômé de l'université de Paris 1 (Panthéon-Sorbonne). Expert en fiscalité internationale.

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