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30 novembre 2010 2 30 /11 /novembre /2010 23:40

En 2006, Ségolène Royal venait d’arracher la région Poitou-Charentes à la droite, fief de Jean-Pierre Raffarin. Un ticket d’entrée dans la cour des «grands», pour celle qui à l’époque était surtout vue comme une ancienne ministre secondaire de François Mitterrand et la compagne de l’ex-Premier Secrétaire du PS, François Hollande. Et puis, pour la première fois, une femme pouvait briguer la présidentielle, avec les chances de l’emporter.

 

Aujourd’hui, Ségolène Royal ne peut plus guère jouer sur  cet effet de nouveauté: Eva Joly est candidate pour les Verts et au PS, Martine Aubry, qui pourrait se lancer dans la course elle aussi, est la première femme à diriger le PS. Elle  a perdu en originalité, et ne peut plus surprendre par son art de transgression en politique. Et surtout, les Français l’ont vue et revue sous toutes les coutures, avec ses bourdes et son iconoclastie. Elle reste associée à la défaite et aux maladresses amères des campagnes.


Elle brillait dans les sondages en 2006, dépassant de loin tous ses rivaux socialistes, et emportant in fine haut-les-mains les primaires. Les choses se sont gâtées lors de la campagne présidentielle, notamment après la «bravitude».  S’en était suivi l’échec aux élections présidentielles.

 

Aujourd’hui, après avoir échoué dans sa tentative de prendre le PS, après avoir défrayé la chronique avec Vincent Peillon à Dijon pour son courant L'espoir à gauche, elle est loin dans les enquêtes d’opinion : Derrière  DSK et Aubry et même talonnée par son ex, François Hollande.

En 2006, elle avait su fédérer autour d’elle  de nombreux camarades, qui avaient pensé parier sur le bon cheval. Vincent Peillon, Jean-Louis Bianco, Julien Dray, Manuel Valls, Arnaud Montebourg, François Rebsamen,  Gérard Collomb, Georges Frêche ou Jean-Noël Guérini l’avaient soutenue.

 

Aujourd’hui, c’est le désert. Manuel Valls et Arnaud Montebourg sont candidats, Vincent Peillon et Gérard Collomb soutiennent DSK, François Rebsamen prêche pour François Hollande. Pierre Bergé, l’influent financier de la gauche, de même que Jean-Pierre Mignard, en avaient fait leur favorite: ils lui ont tourné le dos. Il lui reste tout de même son arme fatale: Désirs d’avenir, un réseau de fabrique des adhérents à 20 euros.

Ségolène a un gros défaut, selon ses anciens camarades : Elle a un  côté imprévisible et incontrôlable.  Elle est restée la même, celle qui peut annoncer en octobre dernier qu’elle prendra sa décision pour les primaires collectivement avec DSK et Aubry et annoncer en novembre sa candidature en les prévenant à peine.


En 2006, elle a construit sa campagne et sa légitimité contre le PS, contre l’appareil socialiste. Aujourd’hui, elle semble tenir  compte des sensibilités du PS,  croit maintenir l’unité en faisant une déclaration alambiquée sur ses ambitions présidentielles. Une note positive : Elle sait qu’on ne peut pas gagner une élection présidentielle sans l’appui d’un parti.   


En 2006, elle avait gagné contre Dominique Strauss-Kahn par sa détermination et son envie quand l’ancien ministre de l’Economie portait une vision social-démocrate torpillée sur l’autel d’un populisme à la « démocratie participative ».

 

Depuis, sa détermination n’a pas varié d’un pouce. Le 6 mai 2007, au soir de sa défaite, elle donnait déjà rendez-vous pour 2012, «pour d’autres victoires». Déjà,  elle montre qu’elle a vraiment envie quand on ne sait rien des intentions d’Aubry et qu’on peine à deviner celles de Strauss-Kahn.

 

Enfin,  comment qualifier une concurrente qui par petit calcul politique ou par inélégance, ose dire de son éventuel ou probable concurrent DSK  qu’il serait un bon chef de gouvernement ? Qui a dit que les primaires, c’est pour être premier ministre ?De la « bravitude », on en arrive à la terrible « bourditude » !

 

 

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  • Hervé-Mélaine AGBESSI
  • Docteur en droit public économique, diplômé de l'université de Paris 1 (Panthéon-Sorbonne). Expert en fiscalité internationale.
  • Docteur en droit public économique, diplômé de l'université de Paris 1 (Panthéon-Sorbonne). Expert en fiscalité internationale.

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