L’acide désoxyribonucléique (ou ADN en abréviation) est une molécule que l'on retrouve dans toutes les cellules vivantes. L'ADN est le support de l'hérédité ou de l'information génétique, car il constitue le génome des êtres vivants et se transmet en totalité ou en partie lors des processus de reproduction.
Pour un partage « raisonnable » du pain des français, le Président Sarkozy et son ministre de l’immigration ont trouvé la parade : l’ADN, disons plutôt l’ADN mitochondrial, c’est-à-dire un ADN provenant de l’ovule de la mère et qui se transmet à la descendance.
Toute cette gymnastique biologique pour l’ « autre » ! Au mépris de la loi bioéthique du 06 Août 2004 qui exclut l’usage des tests ADN à des fins autres que médicales et judiciaires.
Quand il s’agit de l’immigration, tout est possible ; ça fait vendre et c’est trop passionnant ! Pourquoi se priver des tests ADN, comme l’ont pensés le député Mariani et le ministre Hortefeux !
Mais Dieu étant aux malheureux ce qu’est le Conseil constitutionnel à la vie législative, ce dernier a dénaturé voire vidé de sa substance l’article 13 du projet de loi Hortefeux qui permettait les tests ADN.
Selon le Conseil Constitutionnel « la filiation de l'enfant étranger reste soumise à la loi personnelle de la mère étrangère ». En d’autres termes, la preuve de la filiation d'un enfant (biologique, reconnu, adopté) se fait selon les modalités du pays maternel.
Le Conseil a voulu ainsi interdire "une application systématique du recours aux tests ADN".
On peut se satisfaire de la décision du Conseil Constitutionnel, mais il n’empêche que l’immixtion de l’ADN (malgré toutes les réserves du Conseil) dans la gestion de l’immigration doit nous interpeller sur sa gravité ou sa complexité.
Pendant longtemps, le parti socialiste (par pudeur ou par hypocrisie) n’a proposé aucune politique sérieuse de l’immigration. Elle s’est plutôt contentée de dénoncer « assez facilement » les mesures prises par la droite.
Le forum de la rénovation sur les socialistes et la Nation doit servir de cadre de réflexion afin de faire émerger une autre façon d’appréhender l’immigration.
Exhiber ou vanter excessivement la Nation comme l’avait fait Sarkozy lors de la campagne présidentielle relèverait plus de la tactique que de la réflexion. Certes, toute personne vivant ou ayant vocation à vivre en France doit en connaître les valeurs, les symboles et les règles. Mais cela règle-t-il le vœu « du vivre ensemble » à la Renan ? Je crains que non car pour réaliser ce vœu du vivre-ensemble, il faudra d’abord s’attaquer aux problèmes socio-économiques de ce pays.
La résurgence de la Nation dans le débat politique devrait plutôt nous inciter à réfléchir sur le rôle l’Union européenne ! Certains esprits, souvent mal intentionnés, n’hésitent pas à la fustiger en cas de difficultés économiques au niveau national.
Grâce à l’euro, on amortit le choc pétrolier ! Grâce à l’Union européenne, l’espace commercial européen a été dynamisé et a enrichi du coup les échanges intra-communautaires. Ce n’est pas rien. Ce n’est pas assez non plus.
Dans ce contexte de globalisation économique, ce serait un leurre de penser qu’une Nation comme la France, prise individuellement, peut à elle seule régler les problèmes colossaux qui en découlent.
La Nation est un cadre où se meuvent plusieurs forces capables de préparer le présent et d’assurer le futur. Mais elle a besoin d’une hyper structure comme l’Union Européenne pour pérenniser tous ses gains productifs.
Si j’ai mon pain quotidien, pourquoi irais-je regarder le pain mangé par l’ « autre »?
Si je dis aux français que la Nation est ce qui nous rassemble et l’union Européenne ce qui nous rend plus fort, ils m’écouteraient.