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30 septembre 2009 3 30 /09 /septembre /2009 22:53

Le taux d'épargne des Français est monté en flèche au deuxième trimestre. Ce qui n’augure rien de bon pour la consommation et la croissance.


Malgré la baisse de l'inflation (passée en mai en territoire négatif)  qui a  permis au revenu disponible des ménages de croître de 1,1% sur ces trois mois, la consommation n'a progressé que de 0,2% sur la période et le surcroît de revenu s'est transformé en épargne.


Selon l'Insee, le taux d'épargne a grimpé à 16,7%, contre 16,0% au premier trimestre et une moyenne de 15,3% sur l'ensemble de 2008. Il faut remonter à 2002, quand il était à 16,9%, pour retrouver de tels niveaux.


Ce phénomène constitue un vrai danger pour les mois à venir.

 

Les français se sont constitué un matelas de sécurité car ils ne savent pas de quoi 2010 sera fait.

 

Avec l'inflation qui va repartir à la hausse et les destructions d'emplois qui vont se poursuivre, il n'y a pas lieu de penser que la consommation puisse résister indéfiniment.

 

La nette baisse de la consommation en juillet  et en août  constitue néanmoins  une première alerte. Il semble que ce soit le premier signal d’une épargne de précaution qui est entrain de se constituer suite aux dégâts provoqués par la crise.

 

L'augmentation du taux d'épargne peut s’analyser en un mouvement de panique ; d’où le fameux principe de précaution.

 

Si cette volonté d’épargne  de précaution devient plus importante, cela signifierait une chute de la consommation beaucoup plus importante en 2010.

 

Cette situation confirme que l'économie française a besoin de la confiance et de la consommation des ménages pour sortir de l’ornière.

 

Après avoir bénéficié de coups de pouce pendant la crise (baisse d'impôt sur le revenu, primes aux plus modestes), les ménages n'ont guère matière  à se rassurer ni à se réjouir, si ce n'est qu'ils échappent, pour l’instant, à un tour de vis fiscal, à l'inverse des contribuables espagnols, par exemple. En même temps, la flambée des impôts locaux, l'impopularité de la taxe carbone (dont le produit sera redistribué mais qui fera des gagnants et des perdants) ou encore la chasse, justifiée, à certaines niches fiscales et sociales ne sont pas de nature à apporter de la sérénité (ou la confiance) dans le cœur des français.

 

Enfin, avec un déficit budgétaire 2009 évalué à 140 milliards d’euros et un service  de la dette de  42,5 milliards d’euros, les français peuvent légitimement se demander à quand le retour d’une croissance forte pour relancer la machine.

 

Entre l’interrogation et le doute, il semble qu’ils aient plutôt opté pour l’inquiétude par l’épargne. Erreur ?

 

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  • : "L'esprit né de la vérité a plus de puissance que la force des circonstances" Albert SCHWEITZER.
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  • Hervé-Mélaine AGBESSI
  • Docteur en droit public économique, diplômé de l'université de Paris 1 (Panthéon-Sorbonne). Expert en fiscalité internationale.
  • Docteur en droit public économique, diplômé de l'université de Paris 1 (Panthéon-Sorbonne). Expert en fiscalité internationale.

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