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3 février 2009 2 03 /02 /février /2009 21:55

Le chef de l'État interviendra jeudi soir à la télévision et à la radio. Mais arc-bouté à ses préjugés idéologiques, il ne semble pas enclin à changer de cap.

 

Certes, la situation économique mondiale atteint des niveaux d'alerte particulièrement préoccupants. On peut comprendre que la fragilité financière des pays comme la Grèce, l’Espagne, l’Italie et le Portugal incitent à la prudence ; car la France risquerait d'emprunter de l'argent aux bailleurs de fonds étrangers à des taux de plus en plus élevés si elle multiplie les appels de fonds. Mais cela ne saurait priver  le gouvernement de lucidité et de réactivité quant aux mesures à prendre pour relancer la consommation dans ce pays. Le risque de l’envolée du coût de l’endettement ne devrait pas être un obstacle quand il s’agit d’augmenter le pouvoir d’achat, de porter secours aux français en difficulté, surtout lorsqu’on se remémore les garanties financières accordées à des vils banquiers obnubilés par leurs dividendes et bonus. 

Dans son grand oral, jeudi soir, Nicolas Sarkozy devra relever le défi, non seulement d'expliquer la crise aux français, mais également de corriger son plan de relance et d’en prévoir un autre.

Nicolas Sarkozy est à un tournant de son quinquennat. Le slogan «travailler plus pour gagner plus» n'a plus vraiment de sens (il n’en avait d’ailleurs pas !) quand le chômage augmente et que le risque de la déflation peut entraîner une baisse supplémentaire d'activité. L'ensemble de la loi Tepa, votée au début du quinquennat, paraît déjà caduc. Quant au RSA, qui devait encourager les rmistes à sortir de la précarité par le travail, il risque d'être peu sollicité quand les offres d'embauche se raréfient.

Ne pas changer de cap sur les universités et sur la révision des politiques publiques, serait faire preuve de cécité politique. Le président doit savoir reconnaître l’impertinence de certaines des réformes et proposer d’autres voies et moyens lui permettant d’atteindre les objectifs de performance du service public. A quoi sert-il de supprimer un fonctionnaire sur deux partant à la retraite alors que le service public est dans un état de délabrement avancé ?

Le président doit tenir compte des manifestations du 29 janvier et infléchir sa politique de relance qui, laissée en l’état, ne serait pas en mesure de circonscrire les effets de la crise.

Si lors du « show » du jeudi soir, il n’y a rien de nouveau qui puisse faire espérer les chaumières ou si c’est pour se lancer dans un monologue théâtral sur la crise, Nicolas Sarkozy passerait à côté de la dure réalité des français. Jeudi soir, il ne s’agira pas, pour le président de la république, comme à son habitude, de se payer une opération de communication pour noyer le poisson ; mais de confesser les erreurs et les ratés de ses nombreuses politiques et de proposer un nouveau deal susceptible de donner des réponses concrètes sur trois dossiers essentiels : le pouvoir d'achat - une relance par la demande, notamment en améliorant les revenus des plus modestes et une augmentation du SMIC -, le maintien des emplois -  toute aide versée à une entreprise doit faire l'objet de contreparties - et les services publics -  un moratoire sur les 30 000 suppressions de postes programmées dans la fonction publique en 2009. Mieux vaut tard  que jamais… 

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  • : Le blog de Hervé-Mélaine AGBESSI
  • : "L'esprit né de la vérité a plus de puissance que la force des circonstances" Albert SCHWEITZER.
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  • Hervé-Mélaine AGBESSI
  • Docteur en droit public économique, diplômé de l'université de Paris 1 (Panthéon-Sorbonne). Expert en fiscalité internationale.
  • Docteur en droit public économique, diplômé de l'université de Paris 1 (Panthéon-Sorbonne). Expert en fiscalité internationale.

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