Ah !la pauvreté, voilà un mot qui nous rappelle certaines contrées lointaines africaines et Nord-Coréennes où les crises politico-militaro-économiques plombent le moral et l’avenir de toute une catégorie de population. Mais, quand on regarde bien autour de soi, on s’aperçoit que ce mal à visage multiforme est aussi entrain de faire son « nid » de façon pérenne et durable au sein de quelques familles françaises ou vivant en France.
Un individu ou (un ménage) est considéré comme pauvre quand son niveau de vie est inférieur au seuil de pauvreté. Ce seuil est fixé habituellement à 50 % du niveau de vie médian en France, tandis qu’Eurostat (organisme européen) privilégie le seuil de 60 %. Le niveau de vie médian coupe la population en deux : autant gagne moins, autant gagne davantage.
Qu’elles sont si loin les années Jospin où le taux de pauvreté était passé de 6,9 % en 1997 à 5,9 % en 2002. Timide baisse, m’objectera-t-on ! Mais baisse quand même ! Peut-on en dire autant des gouvernements successifs ? Rappelons juste que de 5,9 % en 2002, le taux de pauvreté a atteint 6,3 % en 2005 ; soit une augmentation de 0,4 % selon les chiffres de l’Observatoire des inégalités !
Peut-on espérer une amélioration des chiffres sous le tandem Sarkozy-Fillon qui avec un paquet fiscal de 15 milliards chouchoute les riches et néglige les pauvres ?
A moins d’être illusionniste ou magicien du dimanche, il n’y aurait pas grand-chose à espérer du « Sarkostyle » où le pauvre est relégué au dernier plan au mépris des règles de solidarité les plus élémentaires qui ont pendant longtemps façonné notre idéal républicain.
Aujourd’hui, la pauvreté change de visage et frappe plus durement les jeunes, les salariés précaires, les travailleurs pauvres et surtout les chômeurs mal indemnisés. Des millions d’enfants, d’hommes et de femmes vivent en marge des normes de la société. Ils n’aspirent pas seulement à manger, à faire des études, à se soigner ou à travailler, mais ils veulent un logement décent ; lieu d’harmonie, de protection et de partage des valeurs familiales.
N’est-ce pas affligeant de voir un individu fait de chair et de sang gagnant le SMIC dormir sous ce froid de canard ou courant d’hébergement d’urgence en hébergement d’urgence réservé a priori à d’autres cas plus graves ? En tous cas, c’est cela la dure réalité de la France de Sarko où le leitmotiv peut se résumer en ces formules : « Sois pauvre et tais-toi » ou « Marches ou crèves ».
Face à cette situation, on ne peut que partager le sentiment de révolte qui anime Ségolène Royal lorsqu’elle dit attendre en cette fin d'année « des mesures énergiques, des mesures efficaces », en particulier que l'Etat se substitue aux communes qui ne construisent pas 20% de logements sociaux comme le prévoit pourtant la loi.
Plus de 700 communes ne respectent pas le quota de logements sociaux que leur impose la loi SRU. Dans ce cas, il importe que l'Etat se substitue aux communes défaillantes et construise les 20% de logements sociaux inexistants.
De même, la réquisition par les communes de logements vacants doit devenir une réalité afin de résorber un tant soit peu cette crise de mal-logement.
Enfin, l’Etat, quand il envisage de céder des terrains à des promoteurs spéculateurs, doit imposer à ceux-ci la construction d’un certain nombre de logements sociaux ; au risque même de perdre un peu d’argent lors de l’opération de vente.
Il n’y a pas de solutions miracles pour lutter contre la pauvreté galopante qui sévit dans ce pays. Il suffit de faire preuve de réalisme, de volonté politique et de s’attaquer d’abord au problème de logement ; un besoin fondamental inhérent à tout bon épanouissement.
Comme les restos du cœur, en ces jours de fêtes, j’ai envie de fredonner : « aujourd’hui, on n’a plus le droit, ni d’avoir faim, ni d’avoir froid… ». Gageons que cela arrive….bientôt.