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24 décembre 2007 1 24 /12 /décembre /2007 17:08

Ah !la pauvreté, voilà un mot qui nous rappelle certaines contrées lointaines africaines et Nord-Coréennes où les crises politico-militaro-économiques plombent le moral et l’avenir de toute une catégorie de population. Mais, quand on regarde bien autour de soi, on s’aperçoit que ce mal à visage multiforme est aussi entrain de faire son « nid » de façon pérenne et durable au sein de quelques familles françaises ou vivant en France.

 Un individu ou (un ménage) est considéré comme pauvre quand son niveau de vie est inférieur au seuil de pauvreté. Ce seuil est fixé habituellement à 50 % du niveau de vie médian en France, tandis qu’Eurostat (organisme européen) privilégie le seuil de 60 %. Le niveau de vie médian coupe la population en deux : autant gagne moins, autant gagne davantage.

 Qu’elles sont si loin les années Jospin où le taux de pauvreté était passé de 6,9 % en 1997 à 5,9 % en 2002. Timide baisse, m’objectera-t-on ! Mais baisse quand même ! Peut-on en dire autant des gouvernements successifs ? Rappelons juste que de 5,9 % en 2002, le taux de pauvreté a atteint 6,3 % en 2005 ; soit une augmentation de 0,4 % selon les chiffres de l’Observatoire des inégalités !

 Peut-on espérer une amélioration des chiffres sous le tandem Sarkozy-Fillon qui avec un paquet fiscal de 15 milliards chouchoute les riches et néglige les pauvres ?

 A moins d’être illusionniste ou magicien du dimanche, il n’y aurait pas grand-chose à espérer du « Sarkostyle » où le pauvre est relégué au dernier plan au mépris des règles de solidarité les plus élémentaires qui ont pendant longtemps façonné notre idéal républicain.

 Aujourd’hui, la pauvreté change de visage et frappe plus durement les jeunes, les salariés précaires, les travailleurs pauvres et surtout les chômeurs mal indemnisés. Des millions d’enfants, d’hommes et de femmes vivent en marge des normes de la société. Ils n’aspirent pas seulement à manger, à faire des études, à se soigner ou à travailler, mais ils veulent un logement décent ; lieu d’harmonie, de protection et de partage des valeurs familiales.

 N’est-ce pas affligeant de voir un individu fait de chair et de sang  gagnant le SMIC  dormir sous ce froid de canard ou courant d’hébergement d’urgence en hébergement d’urgence réservé a priori à d’autres cas plus graves ? En tous cas, c’est cela la dure réalité de la France de Sarko où le leitmotiv peut se résumer en  ces formules : « Sois pauvre et tais-toi » ou « Marches ou crèves ».

Face à cette situation, on ne peut que  partager le sentiment de révolte qui anime Ségolène Royal lorsqu’elle dit attendre en cette fin d'année « des mesures énergiques, des mesures efficaces », en particulier que l'Etat se substitue aux communes qui ne construisent pas 20% de logements sociaux comme le prévoit pourtant la loi.

Plus de 700 communes ne respectent pas le quota de logements sociaux que leur impose la loi SRU. Dans ce cas, il importe  que  l'Etat se substitue aux communes défaillantes et construise les 20% de logements sociaux inexistants.

De même, la réquisition par les communes de logements vacants doit devenir une réalité afin de résorber un tant soit peu cette crise de mal-logement.

Enfin, l’Etat, quand il envisage de céder des terrains à des promoteurs spéculateurs, doit  imposer à ceux-ci  la construction d’un certain nombre de logements sociaux ; au risque même de perdre un peu d’argent lors de l’opération de vente.

Il n’y a pas de solutions miracles pour lutter contre la pauvreté galopante qui sévit dans ce pays. Il suffit de faire preuve de réalisme, de  volonté politique et de s’attaquer d’abord au problème de logement ; un besoin fondamental inhérent à tout bon épanouissement.

Comme les restos du cœur, en ces jours de fêtes, j’ai envie de fredonner : « aujourd’hui, on n’a plus le droit, ni d’avoir faim, ni d’avoir froid… ». Gageons que cela arrive….bientôt.

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commentaires

K
Malheureusement, notre modèle républicain aura bientôt vécu ; il s'éffrite de jour en jour, sous les coups de la sarkozy galaxie mais aussi et surtout, à mes yeux, en raison de l'absence de réactions citoyennes.<br /> Le citoyen vigilant a fait place au consommateur râleur. Tandis que les titres de presse traditionnels ont des difficultés financières, les hebdos "people" sont en pleine expansion par exemple !<br /> <br /> Tout l'art du zapping mais tandis que le spectacle a lieu, nos fondations brûlent ... L'Histoire nous enseigne que de telles périodes portent en elles les germes du repli sur soi, du déclin du "nous" en tant que corps social et, ainsi, du pire. L'Histoire ne pardonne pas ... elle sait ironiquement se rappeler à ceux qui feignent de l'ignorer car elle ne n'oublie pas ; elle n'oublie jamais.<br /> <br /> Penser le politique, c'est imaginer un idéal de société et se percevoir soi-même dans cette société. L'opposition frontale n'a jamais été une solution ; seule une opposition constructive, s'adressant directement et de manière pédagogique aux Français peut être utile à notre pays.<br /> <br /> Il ne s'agit pas d'un caprice mais d'un impératif ! Voyez la société et nos us politiques au regard des enseignements que nous ont laissés Victor Hugo et Tocqueville ! "Tandis que notre maison brûle, nous regardons ailleurs" : cette phrase fut énoncée à d'autres fins mais elle illustre à merveille l'état dans lequel nous nous complaisons !<br /> <br /> Avant d'éclairer nos concitoyens, nous devons d'abord réveiller nos consciences humanistes. Commettre le crime est une chose grave, y assister sans rien faire est ecore plus grave.<br /> <br /> Encore bravo pour ton blog qui non seulement explique les faits avec pédagogie mais encore suscite le débat dans le plus bel esprit républicain !
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  • : "L'esprit né de la vérité a plus de puissance que la force des circonstances" Albert SCHWEITZER.
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  • Hervé-Mélaine AGBESSI
  • Docteur en droit public économique, diplômé de l'université de Paris 1 (Panthéon-Sorbonne). Expert en fiscalité internationale.
  • Docteur en droit public économique, diplômé de l'université de Paris 1 (Panthéon-Sorbonne). Expert en fiscalité internationale.

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