Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
21 septembre 2009 1 21 /09 /septembre /2009 19:34

Dysprosium, praséodyme, néodyme...… Leurs noms rappellent davantage les jurons du Capitaine Haddock que les visées prédatrices de la Chine communiste sur les richesses de la planète. Mais pour les industriels de l'automobile, de l'électronique ou des énergies vertes, ces métaux rares sont synonymes de ressources vitales. Sans eux, la production de voitures hybrides, d'ampoules basse consommation, d'iPod, d'ordinateurs portables ou même de certains missiles serait tout simplement compromise.

Si le risque de pénurie inquiète au plus haut point les grands pays industrialisés, ainsi que les états-majors de Toyota, Apple ou Boeing, c'est parce qu'un seul pays produit 95 % des métaux rares de la planète : la Chine. Et que ce pays ne retient des règles du commerce international que celles qui l'arrangent.

« Le Moyen-Orient a du pétrole, nous avons des métaux rares », avait dit Deng Xiaoping en 1992. Depuis, les autorités de Pékin ont donné tous les signes de leur volonté de contrôler le marché mondial de ces richesses, avec infiniment plus de succès et de méthode - bienfaits de la planification et de la centralisation du pouvoir ! - que l'Opep n'en a jamais eus sur le marché du pétrole.

L'étreinte chinoise sur les métaux rares coïncide avec les ambitions industrielles du pays dans les industries vertes et les hautes technologies. Tant que « l'Atelier du monde » ne produisait que des biens de consommation d'entrée de gamme, le contrôle de ces ressources ne constituait pas un enjeu pour Pékin. Mais depuis trois ans, la Chine réduit et, parfois, interdit ses exportations de métaux rares dans un but stratégique : inciter les industriels étrangers à localiser en Chine leur production de moteurs hybrides, voitures électriques, lasers et autres piles à combustible. Pékin a trouvé là un levier puissant et inédit pour accélérer la montée en gamme de son industrie : l'accès aux matières premières contre la technologie. Une forme de chantage qui pourrait conduire le Japon, premier importateur de cette catégorie de minéraux, et les Etats-Unis à saisir l'Organisation mondiale du commerce.

L'étreinte de Pékin ne se limite pas à ces richesses peu connues. Partout où une mine, un filon, un puits, voire des terres agricoles, offrent des perspectives prometteuses, surgissent des intérêts chinois dotés de ressources financières aussi colossales que les déséquilibres monétaires mondiaux. Déséquilibres dont la correction, si elle a lieu, semble s'opérer selon une échelle de temps chinoise.

Partager cet article
Repost0

commentaires

W
Je reste sur ma faim, j'aurais bien voulu que tu fasses une chronologie des rapports entre ces deux personnages depuis qu'ils sont en "guerre".<br /> <br /> Mais l'article est bien
Répondre

Présentation

  • : Le blog de Hervé-Mélaine AGBESSI
  • : "L'esprit né de la vérité a plus de puissance que la force des circonstances" Albert SCHWEITZER.
  • Contact

Profil

  • Hervé-Mélaine AGBESSI
  • Docteur en droit public économique, diplômé de l'université de Paris 1 (Panthéon-Sorbonne). Expert en fiscalité internationale.
  • Docteur en droit public économique, diplômé de l'université de Paris 1 (Panthéon-Sorbonne). Expert en fiscalité internationale.

Recherche

Archives